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Un journaliste de Libération humilié par la police
Par Pascal Riché | Rue89 | 29/11/2008 | 00H59
C’est un pays dans lequel la police peut débarquer chez le journaliste d’un quotidien, l’humilier devant ses enfants, l’insulter, le menotter, le déshabiller complètement au dépôt... A cause de quelques mots écrits dans ce journal qu’il a dirigé pendant quelques mois.
Ce pays, c’est la France de 2008.
L’affaire, hallucinante, est racontée par Libération. Vendredi matin, Vittorio de Filippis, journaliste à Libération, est réveillé à 6h40 par des coups frappés à la porte de sa maison.
Trois policiers lui disent qu’ils ont un mandat d’amener au TGI de Paris contre lui. "Habillez-vous, on vous emmène." Il proteste. "Vous, vous êtes pire que la racaille !", disent les policiers, devant son fils de 14 ans.
Il est emmené au commissariat du Raincy. Quel est le crime commis par le journaliste ? On lui parle d’une affaire de diffamation à l’encontre de Xavier Niel, fondateur de Free, le fournisseur d’accès à Internet... Vittorio de Filippis a en effet été directeur de la publication de Libération pendant la période de transition July-Joffrin. A ce titre, il est responsable de tout ce que le journal a publié à cette époque...
Vittorio de Filippis demande la présence des avocats du journal. Réponse : "Ils ne seront pas là." Il doit vider ses poches, il est menotté dans le dos, direction Paris. Là, à la PJ, il doit de nouveau vider ses poches, et se déshabiller. On lui demande de baisser son slip, de se tourner et de tousser trois fois. La procédure... Il se rhabille. On lui a retiré ses lacets, sa ceinture, la batterie de son portable, ses papiers...
Il est poussé dans une cellule avec cafards et mites.
– Source : Rue89