Le dernier Conseil Départemental de l’Éducation Nationale (CDEN) se tenait mercredi 7 février 2007 dans les locaux de la Préfecture de Maine-et-Loire.
– A l’ordre du jour :
– 1) Carte scolaire 1er degré : les propositions émises au cours du Comité Technique Paritaire du 5 février n’ont pas été modifiées (voir propositions)
– 2) Règlement type départemental des écoles maternelles, élémentaires et primaires publiques : après les interventions préalables du SNUipp au groupe de travail du 01/02, les courriers adressés à l’ensemble des élus siégeant en CDEN et la proposition FSU de texte commun (voir plus bas) approuvée par les autres organisations syndicales (sauf l’Unsa !) et la FCPE, l’Inspecteur d’Académie a été contraint de retirer la section "1.1.1 Admission à l’école maternelle" de l’article 1er de son projet de règlement pour que celui-ci soit adopté !
En clair, en l’état, et dans l’attente de nouvelles formulations (?), les écoles maternelles peuvent accueillir les enfants de deux ans sans restrictions descriminantes (Education Prioritaire, date de naissance des élèves...)
– 3) Calendrier scolaire 2007-2008 : après plusieurs semaines de consultation, par le biais des conseils d’école, l’IA proposait en séance un calendrier où un samedi sur deux est libéré jusqu’en juin (inclus). Deux organisations syndicales ont voté pour, les autres (dont la FSU) se sont abstenues et la FCPE s’est prononcée contre.
Pour connaître précisément le calendrier adopté pour l’année prochaine, consultez notre article
– Monsieur l’Inspecteur d’Académie,
– Monsieur le Président du Conseil général
– Monsieur le Préfet
– Mesdames et messieurs les membres du CDEN,
Ce Conseil Départemental de l’Education Nationale se tient à la veille d’une journée de grève et de manifestations unitaires dans l’ensemble de la Fonction publique et qui, après le succès des mobilisations du 18 décembre dans le 2nd degré et de la manifestation nationale du 20 janvier, s’annonce comme une étape importante du mouvement à laquelle la FSU entend donner des suites et inscrire l’action dans la durée.
Il s’agit d’obtenir une autre politique des salaires, des pensions et d’emploi public, avec la fin des suppressions d’emplois dans les différents ministères et notamment à l’éducation nationale (particulièrement touchée depuis plusieurs années), de lutter contre la précarité et de s’opposer à la casse des statuts et à la remise en cause des métiers.
Il s’agit en particulier dans le domaine de l’éducation d’obtenir le retrait des projets de décrets sur le temps et les modalités de travail des enseignants du 2nd degré, ainsi que de celui sur les EPEP très majoritairement rejeté lors du Conseil Supérieur de l’Education du 05 février dernier, de s’opposer à la mise en cause du sport scolaire et aux suppressions de postes qui mettent en grave danger le service public d’éducation. Il s’agit d’imposer une autre politique d’éducation et de recherche publique. La FSU considère que la situation nécessite le développement d’un « grand mouvement pour l’éducation ».
Demain, les personnels de l’EN seront en grève pour la 3ième fois depuis la rentrée, ils tiendront à exprimer une nouvelle fois leur exaspération toujours plus grande devant les attaques et le mépris d’un ministre qui passe en force et qui les méprise et reste sourd à des revendications légitimes.
– Au plan local :
En dépit de la dotation positive dans les écoles et collèges du Maine et Loire, ces attributions ne sont pas à la hauteur des besoins et du déficit accumulé. Pour exemple, entre 2002 et 2007, il y a eu 129 postes attribués dans le premier degré pour une hausse de 3800 élèves, soit un poste pour 29 élèves. Le P/e continue de se dégrader, plaçant le département en avant-dernière position dans l’Académie. Dans le second degré, depuis 2002, 209 postes ont été rendus. Le solde est certes positif cette année en collège mais de 3 postes seulement pour une hausse de 162 élèves, soit un poste pour 54 élèves.
Pour finir, la FSU tenait à informer l’ensemble des membres du CDEN que 14 collègues directeurs d’école du département, parce qu’ils suivent une consigne intersyndicale de blocage administratif, ont été tout récemment sanctionnés en se voyant retirer 1/30e de leur salaire pour « service non fait ». L’administration leur reproche de ne pas avoir transmis les effectifs de rentrée.
Ainsi, sur ordre du Recteur, l’Inspection Académique a procédé à un retrait de salaire sur la paie de janvier, équivalant à un jour de grève... sans que les directeurs n’aient fait grève !!
La FSU de Maine-et-Loire s’élève fermement contre ces sanctions inadmissibles et incompréhensibles à l’égard de collègues qui effectuent quotidiennement leurs tâches d’enseignement et de direction.
Les punitions financières contre les directeurs qui poursuivent le blocage administratif sont clairement une atteinte au droit syndical que nous ne pouvons accepter. Le fonctionnement des écoles est quotidiennement assuré par les directrices et les directeurs dont les charges ne cessent de croître au rythme des réformes :
Ce dont les écoles ont besoin, ce n’est pas de directeurs sanctionnés, mais de temps et de moyens financiers !
La FSU soutient les directeurs. Elle prendra toutes les initiatives nécessaires afin d’exiger la levée de sanctions inadmissibles et de contraindre les responsables de l’Education Nationale à entamer de véritables négociations sur la direction et le fonctionnement de l’École.
Les organisations syndicales SNUipp-FSU, Sgen-CFDT, FO et les représentants de parents d’élèves FCPE tiennent à nouveau à vous faire part de leur désaccord concernant les restrictions relatives à la scolarisation des enfants de moins de trois ans contenues dans le nouveau règlement départemental et souhaitent attirer votre attention sur les conséquences d’un tel choix.
Les compétences d’un enfant ne se résument pas à une date sur le calendrier. Le mois de naissance ne peut être le seul critère permettant de décider de l’entrée d’un enfant à l’école maternelle. Tous les enfants qui sont prêts et dont les parents le souhaitent doivent pouvoir entrer à l’école à deux ans, sans aucune discrimination.
Pour certains enfants, retarder l’entrée à l’école maternelle d’une dizaine de mois est suffisant pour réduire leurs chances de réussir un parcours scolaire dans les meilleures conditions. Un système éducatif qui génère des inégalités dès le départ n’est pas acceptable.
La scolarisation des deux ans ne cesse de reculer (de 9 % en 5 ans) ! Pourtant, quoiqu’en disent certains, elle continue à faire ses preuves et continue de figurer au Code de l’Education pour tous les enfants quel que soit leur mois de naissance (article L.113.1 « l’accueil des enfants de deux ans est étendu en priorité dans les écoles situées dans un environnement social défavorisé, que ce soit dans des zones urbaines, rurales ou de montagnes et dans les régions d’outre-mer. »
Nous comptons sur votre attachement à un service d’enseignement de qualité, préservant l’égalité des chances et favorisant la réussite de tous pour ne pas permettre que se mette en place une telle mesure.
Le projet de décret relatif à l’expérimentation des EPEP vient d’être massivement rejeté par le Conseil Supérieur de l’Éducation. Ce projet est en effet lourd de dangers pour le service public d’éducation :
– Il encourage le regroupement et la « mutualisation » des moyens des écoles (en particulier celles situées en milieu rural ou en ZEP), ce qui aurait pour conséquence de permettre à l’état de récupérer quelques milliers de postes et de désertifier encore un peu plus les zones rurales.
– Le transfert à ces EPEP de la quasi-totalité des compétences des écoles avec la création d’un conseil d’administration où les représentants de l’Éducation Nationale seraient en minorité, est une première étape vers la décentralisation du service public d’éducation. L’objectif recherché est clairement d’en finir avec le caractère national de ce service public.
– La désignation d’un directeur d’EPEP, exécutant des décisions du CA et supérieur hiérarchique des enseignants de l’EPEP, va dans le même sens en instituant de fait une véritable autonomie des établissements.
Si ce statut voyait le jour, nous entrerions dans un processus visant à liquider à terme l’Éducation Nationale, au profit d’un système éducatif décentralisé, encore plus inégalitaire. Une telle décentralisation accélérerait le désengagement de l’Etat et alourdirait les charges des collectivités locales, sans pour autant leur accorder les moyens nécessaires, comme toute l’histoire récente de la décentralisation nous le montre. Elle remettrait inévitablement en cause le statut des enseignants des écoles, ouvrant ainsi la porte à un recrutement local et à une précarisation accrue, à l’instar de nombre de nos voisins européens.
C’est pourquoi la FSU s’oppose catégoriquement à ce projet de création d’Établissements Publics d’Enseignement Primaire, même à titre expérimental. En effet, nous ne voyons pas comment l’État pourrait revenir en arrière sur un tel processus au bout de cinq ans. Dans ce contexte, cette expérimentation est simplement une manière détournée de faire passer le projet final.