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CSA «bilan du mouvement» du 25/11/2024 : déclaration préalable de la FSU-SNUipp 49

En présence de la nouvelle directrice académique, se tenait un Comité Social d'Administration ce lundi 25 novembre. Occasion, préalablement, pour la FSU-SNUipp49 de faire une déclaration liminaire

Publié le 25-11-2024 - MAJ il y a 4 mois
Déclaration préalable de la FSU-SNUipp49

Madame l’Inspectrice d’Académie,

À l’occasion de ce premier CSA-D, nous tenons à vous souhaiter la bienvenue dans le département du Maine et Loire.

Un département qui a déjà subi de plein fouet l’austérité budgétaire avec deux années consécutives de dotation négative pour établir les cartes scolaires des rentrées 2023 et 2024. Continuant aveuglément sur sa lancée, les annonces faites par le gouvernement dans le cadre de la préparation du budget 2025 sont effarantes : 3155 postes sont annoncés supprimés dans le premier degré. Pour assainir les comptes publics, l’Éducation nationale sera donc particulièrement mise à contribution. Mais comment peut-on imaginer pouvoir pressuriser encore davantage un service public déjà à l’os ?

Le récent rapport de l’OCDE (Regards sur l’éducation, 2024) pointe du doigt le système scolaire français avec ses classes parmi les plus surchargées d’Europe (22,5 élèves par classe hors éducation prioritaire contre 19,1 en moyenne dans l’Union Européenne). Il met en exergue le temps de travail des professeurs des écoles avec un temps d’enseignement annuel largement supérieur aux autres pays (900 heures contre 773 en moyenne pour l’OCDE, et même 703 heures pour l’Union Européenne), et c’est sans compter tout le travail invisible qui déborde. Ce même rapport souligne qu’après 15 ans d’exercice, les enseignants du 1er degré sont payés 15,4 % de moins que la moyenne des pays de l’Union Européenne ! Classes surchargées, enseignants sous-payés, temps de travail disproportionné : les choix budgétaires opérés ne feront qu’aggraver la situation alarmante que nous vivons.

A ces conditions de travail déplorables s’ajoutent des discours médiatico-politiques abjects. L’intervention de Nicolas Sarkozy, ancien président de la République - condamné en appel pour corruption et trafic d’influence, qui se permet de présenter les enseignants comme ayant des horaires confortables limités aux seuls horaires de classe, un temps de vacances pléthorique (« 6 mois de l’année » en incluant les week-end, procédé insensé !) et qui se moque ouvertement du travail mené au quotidien dans les classes en dévalorisant ce qui peut être fait en maternelle, est outrancière et diffamante. Ces sorties mensongères entretiennent la déconsidération de nos métiers qui portent pourtant à bout de bras les services publics, maillons indispensables à la cohésion sociale. Elles cherchent à justifier l’absence de reconnaissance et à discréditer notre professionnalité. Mais les professeurs des écoles ne sont ni des sous-profs ni des sous-salariés !

Pourtant là encore, en termes de mesures salariales, les annonces du Ministre de la Fonction Publique sont désastreuses : avec la reconduction du gel du point d’indice, la suppression de la Garantie Individuelle du Pouvoir d’Achat (GIPA) et l’instauration de 3 jours de carence couplée à la diminution de la rémunération des arrêts maladie, les fonctionnaires sont clairement la cible à abattre. Ainsi, entre se soigner ou être payé, il faudrait désormais choisir ?! Ces mesures sont injustes et méprisantes. Injustes car la motivation même du gouvernement qui est d’aligner le régime des fonctionnaires sur celui du privé est fallacieuse : plus de 70% des salariés du privé bénéficient de conventions collectives plus favorables que la loi. Méprisantes car elles occultent les déficiences de notre administration en terme de prévention : notre médecine du travail est inexistante, en dépit du fait que nous nous travaillons au contact d’enfants au système immunitaire encore en développement.

A cette liste de prises de position et de décisions indécentes, notre ministre de l’Éducation Nationale n’a pas su ou pas voulu répondre en défendant ses agents. Elle nous adresse ses remerciements, mais cela ne saurait tenir lieu de politique éducative ni de soutien. Ce n’est pas en envoyant ces signaux négatifs que la crise d’attractivité du métier enseignant trouvera une réponse… Loin des attendus de la profession, la ministre entend au contraire pérenniser les évaluations nationales. En plus de la charge supplémentaire de travail qu’elles occasionnent, elles abîment notre métier : mise en concurrence des établissements, injonctions et prescriptions pédagogiques, baisse de l’ambition scolaire avec un resserrement des apprentissages autour des compétences évaluées. Tout cela a été documenté dans les pays qui ont décidé de piloter leur système éducatif à partir des évaluations. Elles constituent elles aussi un élément de la fragilisation de notre métier et de la négation de notre professionnalité.

Le mépris n’a que trop duré. Le 5 décembre, nous serons en grève pour que le gouvernement renonce à ses mesures injustes pour les fonctionnaires et pour exiger la mise en œuvre de nos revendications notamment pour les salaires et les conditions de travail.

Les AESH seront, comme les enseignants, partie prenante de ce mouvement social. Elles sont trop peu nombreuses pour répondre au nombre croissant de notifications d’accompagnement d’élèves. L’absence de statut, leur faible rémunération et la complexité du métier éclairent ces difficultés de recrutement. Une fois en poste, les AESH doivent encore subir des conditions de travail dégradées : la gestion par les PIAL qui a banalisé leurs déplacements, ou bien encore une gestion inhumaine de leurs demandes d’autorisations d’absence.

L’école inclusive est pourtant une ambition qui exige des moyens à la hauteur des enjeux. Par « inclusive » nous entendons toutes les situations de scolarisation d’élèves à profils particuliers, qu’ils relèvent ou non du handicap. Nous pensons évidemment aux élèves dits perturbateurs, dont les comportements violents mettent à mal nos collègues. Il n’y a qu’à assister à une seule réunion de Formation Spécialisée en matière de Santé, Sécurité et Conditions de travail (FS-SSCT) pour appréhender une forme d’explosion du système. Souffrance au travail, agressions physiques ou verbales, épuisement professionnel doivent être au centre des préoccupations de l’employeur que vous représentez. C’est en ce sens que les suppressions de postes auront indubitablement des conséquences lourdes sur le climat scolaire : faire des économies dans un contexte de société en souffrance ne saurait être de bon augure. Jouer la carte de l’austérité dans une période de tensions sociales, c’est se montrer irresponsable.

L’école est devenue l’espace où se concentrent toutes les tensions (nous l’avons dit : menaces sur les personnels, agressions, évaluations permanentes, inclusions aux moyens insuffisants, gestion de plus en plus traumatique des élèves perturbateurs…) et dans le même temps toutes les attentes. Nous ne prendrons qu’un seul exemple, celui de l’école maternelle Jules Verne à Angers, cible de tirs d’arme les 14 et 15 novembre derniers, fort heureusement sans qu’aucun blessé ne soit à déplorer. Trois de nos collègues sont en arrêt depuis cet événement. Il est incompréhensible que cette situation soit aujourd’hui encore passée totalement sous silence, inconnue des médias locaux, comme si rien ne s’était passé… Il a été explicitement demandé aux enseignantes de ne pas parler. Mesurons-nous l’effet du traumatisme vécu associé au silence exigé ? Nous vous interpellons, madame l’Inspectrice d’Académie, sur les conditions particulières de reprise du travail qui seront mises en œuvre pour ces collègues, et demandons évidemment à ce que tous les éléments administratifs relatifs à la reconnaissance d’un accident du travail leur soient transmis. Il s’agit là d’une marque incontournable de soutien institutionnel.

Pour se rapprocher enfin du sujet à l’ordre du jour de ce CSA - le bilan des opérations du mouvement, nous tenons à rappeler que nos conditions de travail de plus en plus éprouvantes, se heurtent à des possibilités de mutation de plus en plus indigentes et opaques. Postes à profils, postes inaccessibles car réservés aux PES, ouvertures de classes bloquées sous ce même motif, barème qui minore la carrière professionnelle, obligation des MOB… sont autant de freins à une mobilité choisie. De la même manière, le nombre de demandes de temps partiels sur autorisation est en diminution constante dans notre département. Nous réaffirmons notre revendication de voir toutes les demandes acceptées : elles sont pour beaucoup à mettre en lien avec le désir de « tenir dans le métier » face à la dégradation de nos conditions de travail et l’allongement contraint de la carrière.

En résumé, Madame l’Inspectrice d’Académie, nous pourrions vous demander :
 quels sont vos objectifs d’ici à la fin de l’année ?
 comment envisagez-vous la prochaine carte scolaire et comment comptez-vous défendre notre département au moment de la répartition des moyens ?
 quel est votre plan pour remplacer les collègues démissionnaires ou qui partent à la retraite encours d’année ?
 quels sont vos leviers pour accompagner tous les élèves en attente d’AESH ?
 quelles mesures comptez-vous prendre pour améliorer les conditions de travail de nos collègues ?

En vous remerciant par avance pour vos réponses, nous vous rappelons notre détermination à porter la voix de nos collègues, à défendre l’école publique, les conditions de travail des personnels et d’apprentissage des élèves.

Les représentants de la FSU-SNUipp49

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