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Déclaration de la FSU-SNUipp49 au CSA-D du 15 février 2024

Déclaration de la FSU-SNUipp 49 faite en amont des débats sur la carte scolaire au cours du CSA du 15 février 2024

Publié le 15-02-2024 - MAJ il y a 2 ans

5 ministres successifs au Ministère de l’Éducation en moins de deux ans ! Certainement un record d’instabilité. La valse des ministres marque un temps d’arrêt avec la nomination de Nicole Belloubet, mais la FSU-SNUipp n’est pas dupe. Le mépris porté à l’Éducation Nationale s’est affiché au grand jour : un ministère fondu avec celui des sports pour permettre l’accès au pouvoir d’une camarade de promotion du Président, laquelle dès sa nomination heurte toute la communauté éducative en diffusant mensonges, propos à charge contre l’école publique qu’elle est pourtant censée servir, et louanges envers un établissement privé qui s’avère sexiste et homophobe !

Mais l’instabilité ministérielle n’est qu’apparente. En coulisses, c’est toujours le président Macron et sa feuille de route de démantèlement des services publics qui sont à l’œuvre. Assisté par un Premier Ministre qui a annoncé emporter avec lui le dossier de l’Éducation à Matignon, l’Elysée continue de dérouler – à contre courant des aspirations des personnels qui font l’école – sa vision rétrograde. Le modèle de gouvernance actuel prône le conservatisme économique, écologique et social.

Sur ce dernier point, l’école est instrumentalisée à coups de réarmement moral, de retour de l’autorité, de redoublement, de systématisation des évaluations, de mise en place de groupes de niveaux (à contre-courant des recherches en éducation), de labellisation des manuels (une première depuis Vichy), d’uniforme et de service national universel… Or aucune de ces mesures n’est demandée par les enseignants. Elles sont au contraire dénoncées par les professionnels du terrain qui n’en veulent pas. Mais les personnels ne sont pas écoutés…

Les enseignants ne demandent pas à être davantage « pilotés » (autre façon de dire « surveillés »), mais aspirent au contraire à être mieux reconnus. Ils réclament des moyens à la hauteur des besoins, des salaires décents, un contexte de travail serein et une confiance accordée sans retenue. Au « choc des savoirs » martelé par le gouvernement, la profession répond par l’exigence d’un « choc des moyens et des salaires ». C’est un front syndical unanime, rejoint par les fédérations de parents d’élèves, qui s’oppose à l’école du tri social portée par le projet du choc des savoirs. Pour notre profession, le choc des savoirs n’est qu’une succession de reculs professionnels supplémentaires et hors-sol, qui soulignent le mépris et l’instrumentalisation dont elle fait l’objet. De toute part, les voix s’élèvent contre cette verticalité qui entend réformer contre les personnels, contre les valeurs que nous portons au quotidien.

Dans ce contexte, il est logique de constater une perte de sens de métier, un manque d’attractivité, une souffrance professionnelle.

C’est en toute transparence que nous vous alertons sur nos conditions de travail dégradées, à l’aune notamment des fiches RSST qui révèlent une croissance exponentielle des problématiques RPS dans le premier degré, particulièrement liée à la gestion des enfants qui relèvent du soin. Collègues chargés de direction, adjoints, remplaçants, collègues spécialisés, AESH… : l’ensemble des personnels est touché, personne n’est épargné.

L’Autonome de Solidarité Laïque a dévoilé mi-décembre les résultats de son enquête sur le climat scolaire dans le premier degré. Sans surprise, le point le plus préoccupant de l’étude concerne les difficultés rencontrées par les personnels sur la mise en œuvre de l’école dite inclusive. Ce sont plus de 73% des sondés qui répondent avoir connu ou connaître des « difficultés fréquentes ou très fréquentes » avec des enfants présentant des troubles du comportement, contre 40% en 2011. Le président de l’ASL de signifier : « Les personnels se retrouvent seuls et désemparés et ne peuvent en aucun cas assumer les manques et carences des acteurs institutionnels, notamment ceux du secteur du médico-social et de la santé. Ce sujet doit absolument être traité, et nos travaux sont une véritable alerte destinée aux acteurs institutionnels afin qu’ils assument les responsabilités qui leur incombent ». Nous partageons évidemment cette analyse.

Toujours dans cette enquête de l’ASL, les réponses à la question : « Vous sentez-vous respecté par la hiérarchie de l’Éducation nationale (hors IEN) ? » sont sans appel avec une moyenne de 74 % de réponses négatives. Comment pourrait-il en être autrement ? Nous allons uniquement prendre l’exemple de la préparation de ce CSA-D. A l’issue du groupe de travail de lundi dernier, où les élus du personnel FSU-SNUipp se sont attachés à défendre chaque situation d’école, en explicitant les spécificités des unes et des autres, en se faisant le relais de celles et ceux qui les font vivre quotidiennement et donc les connaissent mieux que personne, vous n’avez procédé à aucune modification d’ouverture ou de fermeture de classe ! Aucun des arguments portés ne vous aura fait changer d’avis. Est-ce là la marque d’un dialogue social qui fonctionne ?

Mais notre détermination à porter la parole de nos collègues ne s’en trouve pas entachée. Au cours de cette instance, nous continuerons de défendre le service public d’éducation au travers de chaque situation d’école, et plus globalement en réclamant les besoins nécessaires à son bon fonctionnement. 

L’argument de la baisse démographique, que vous avancerez certainement pour justifier la suppression de 20 postes est trop simpliste pour le terrain qui perçoit bien les absences non remplacées, les RASED incomplets ou absents, les ULIS insuffisantes, le manque d’AESH…

L’éducation est le patrimoine de ceux qui n’en ont pas, elle fonde l’avenir d’une société. Il y a donc urgence à investir :
 investir pour abonder la brigade de remplacement afin d’assurer la continuité du service public d’éducation, permettre des départs massifs en formation…
 investir pour offrir des conditions salariales décentes aux AESH afin de permettre leur recrutement et accompagner l’école inclusive qu’il ne suffit pas de décréter pour qu’elle soit réalité.
 investir pour des RASED complets et formés afin de permettre aux élèves en difficulté d’être accompagnés dès la maternelle.
 investir pour prendre en compte tous les élèves d’ULIS dans les effectifs globaux d’école afin d’assurer une inclusion dans des conditions respectueuses.
 investir pour ouvrir des postes en RASED, en ULIS, en IME, en ITEP pour pouvoir répondre aux notifications de droit des élèves en attente de solution adéquate.
 investir pour comptabiliser tous les élèves de Toute Petite Section sur le département afin d’enrayer l’abandon de la scolarisation de cette tranche d’âge, pourtant enjeu majeur dans la suite de la scolarité.
 investir pour le retour à des postes d’enseignants supplémentaires afin de favoriser les regards croisés sur les élèves.
 investir dans la formation continue, la formation initiale, le lien avec la recherche…
 investir dans la médecine scolaire à destination des élèves et la médecin de prévention à destination des agents.
 investir pour la rémunération conséquente et sans contrepartie des enseignants.

Tous ces points sont essentiels au bon fonctionnement de notre système éducatif, et plus largement au projet de société de demain porté par la FSU-SNUipp.

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