La politique d’éducation prioritaire a été créée en France en 1981, consolidée en 1992 et relancée en 1997. Il s’agissait, à l’époque, d’accorder des moyens d’enseignement supplémentaires aux élèves des secteurs les plus en difficulté. C’était une logique de "discrimination positive" pour lutter contre les inégalités à l’école.
Mais force est de constater que les moyens supplémentaires accordés aux ZEP, s’ils ne sont pas négligeables, sont restés insuffisants pour pouvoir vraiment compenser les inégalités sociales à l’origine de la plupart des difficultés scolaires. Force est de constater aussi que beaucoup d’écoles qui auraient "mérité" d’être en ZEP, en particulier en secteur rural, sont restées en dehors de ce dispositif pour de sordides raisons budgétaires.
Aujourd’hui, le ministère est en train de redéfinir la carte de l’Éducation Prioritaire. Cette redéfinition se fait dans l’opacité la plus totale, sans concertation avec les acteurs de terrain que sont les enseignants. Par ailleurs, les moyens envisagés pour l’Éducation Prioritaire resteront très insuffisants. Il s’agit plus d’un affichage visant à montrer que l’Éducation Nationale prend en charge la difficulté scolaire qu’un véritable dispositif de lutte contre l’échec scolaire et le décrochage qui en résulte.
En effet, il a été décidé de créer (ou de maintenir) 1082 REP (Réseaux d’Éducation Prioritaire) dont 350 seraient étiquetés REP+. L’académie de Nantes, par exemple, disposera à la rentrée prochaine de 12 REP+ et 19 REP. Chaque REP ou REP+ représente un secteur de collège regroupant évidemment plusieurs écoles. Les REP nouvelle formule seraient l’équivalent des actuelles ZEP et les REP+ l’équivalent des Réseaux ECLAIR (anciennement Réseaux Ambition Réussite).
À l’heure où nous écrivons ces lignes, nous connaissons le nom de la plupart des collèges affectés soit en REP, soit en REP+. Il reste encore un collège à affecter en REP. Cela devrait être fait d’ici la fin du mois de novembre. D’ici janvier, la liste des écoles devrait à son tour être finalisée. Attention ! Aux dernières nouvelles, il semblerait qu’une école ne pourra pas être affectée en REP si elle n’appartient pas à un secteur de collège lui-même en REP.
Situation dans le Maine-et-Loire
En Maine et Loire deux collèges seront étiquetés REP+ : Jean Lurçat et Jean Vilar à Angers.
Cinq collèges seront étiquetés REP : Jean Rostand à Trélazé, Mendès France à Saumur, Mermoz et Montaigne à Angers, Du Bellay à Cholet.
Par rapport à la situation actuelle, le collège de Châteauneuf sur Sarthe sort de l’Éducation Prioritaire, et Jean Vilar, qui était jusque là en ZEP (équivalent des REP nouvelle formule) passe en REP+ (équivalent des réseaux ECLAIR).
De plus, un certain nombre d’écoles actuellement en éducation prioritaire mais dont le collège de rattachement n’est pas, lui, en EP ne pourraient plus l’être (F. Raspail ainsi que les écoles situées à Belle-Beille A. Ferraro, R. Desnos et P. et M. Curie) !!!
Le SNUipp-FSU 49 a demandé audience au DASEN du Maine et Loire pour connaître les critères retenus pour le choix des écoles. Il s’opposera à l’exclusion du dispositif des écoles n’appartenant pas à un secteur de collège étiqueté REP ou REP+. Aujourd’hui, 61 écoles relèvent de l’Éducation Prioritaire. Il serait inconcevable qu’il y en ait moins à la rentrée 2015. Il serait tout aussi inconcevable que des écoles soient écartées de ce dispositif sans leur accord, sans même avoir été consultées. Enfin, il est pour le moins choquant de constater que le secteur rural est, dans les faits, exclu de la nouvelle carte de l’Éducation Prioritaire.
Nous n’accepterons pas que cette redéfinition de la carte de l’Éducation Prioritaire soit l’occasion de réaliser des coupes sombres dans le dispositif, tout en prétendant le renforcer.
Le SNUipp-FSU 49 défendra toutes les écoles qui relèvent de l’Éducation Prioritaire.