Vous trouverez ci-dessous le discours d’inauguration de la SADEL dans ses nouveaux locaux, prononcé par son président, Etienne BRÉMOND.
Monsieur Marc GOUA, député du Maine et Loire,
Monsieur Jean-Claude BACHELOT, adjoint au Maire d’Angers,
Madame Florence DABIN HERAULT, conseillère générale représentant _ Monsieur Christophe BECHU, président du Conseil Général de Maine et Loire,
Messieurs Grégory BLANC et Gérard PILET, conseillers généraux,
Monsieur Jean MONNIER, ancien maire d’Angers,
Monsieur Joël BLANDIN, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Maine et Loire,
Mesdames et messieurs les élus de l’agglomération angevine, du département et de la région,
Mesdames et messieurs responsables des services municipaux liés à l’éducation, la recherche et la culture,
Mesdames et messieurs responsables associatifs liés à l’éducation et la culture,
Mesdames et messieurs clients ou futurs clients de la Sadel,
Mesdames et messieurs administrateurs, sociétaires et salariés de la Sadel,
Chers amis,
Merci à vous d’avoir pris sur votre temps pour participer à l’inauguration de ce magnifique magasin, toute modestie mise à part, et qui dans la lignée de Sadel-Nantes, Sadel-Rennes, portera le nom de Sadel-Angers.
Je n’ai pas eu l’honneur de le connaître, mais je crois qu’il serait fier, Monsieur Albert Charleux !
Là, en parodiant le poète, je vous parle d’un temps que les moins de … 60 ans, ne peuvent pas connaître …
C’est en 1955, qu’une poignée d’enseignants, sur une idée originale d’Albert Charleux, ancien secrétaire général de l’inspection Académique et président de la Fédération des Œuvres Laïques de Maine et Loire, pris la décision de créer une coopérative de négoce de matériel scolaire destiné aux écoles publiques du département.
Il faut se rappeler la situation et l’environnement hostile dans lequel se débattait l’enseignement public de l’époque. Dès 1948, les lois Barangé, député MRP du Maine et Loire, étendent l’obtention des bourses aux élèves des collèges privés et précisent qu’une allocation dédiée à tout enfant en âge scolaire sera versée aux établissements pour le public, aux associations de parents pour le privé. Dix ans plus tard, la loi Debré stigmatise encore plus la situation en prenant en charge les salaires des maîtres du privé.
Enfin, il faut se rappeler le poids idéologique des « bien-pensants » départementaux sur l’achalandage des libraires locaux.
Ces avant-gardistes furent immédiatement aidés et soutenus par les structures laïques du département, à savoir : la Fédération des Œuvres Laïques, la Fédération des Conseils de Parents d’Élèves, les Délégués Départementaux de l’Éducation Nationale et les organisations syndicales du moment : le Syndicat National des Instituteurs et la Fédération de l’Éducation Nationale.
Depuis la salle à manger du président fondateur, la SADEL a vécu plusieurs déménagements pour arriver en 1990 à St Barthélémy d’Anjou.
Là, sur environ 5000 M2, elle a pu structurer sa vente par correspondance pour être présente sur 30 départements à l’ouest d’une ligne qui va de Caen à Bayonne.
Parallèlement, sur le même lieu et sur 650 m2, elle a proposé au public les produits référencés de ses catalogues ainsi que d’autres plus spécifiques.
Entre temps, en 1985, la SADEL a ouvert Contact, une librairie généraliste dans le centre d’Angers où les enseignants et tous les publics ont pu acheter les ouvrages qu’ils ne trouvaient pas dans le magasin purement scolaire de St Barthélémy d’Anjou.
En 2004, ce fut l’ouverture du magasin librairie papeterie et matériels éducatifs d’Orvault.
Puis en 2006, le déménagement du magasin de Rennes dans un local plus approprié.
Toutes ces péripéties ont été « sauvegardées » dans un recueil élaboré lors du cinquantenaire de la Sadel.
Ce nouveau magasin d’Angers va fonctionner en synergie avec la librairie Contact sous une direction commune assurée par Georges Maximos.
En chiffres, la SADEL c’est environ 1200 coopérateurs, 17 administrateurs, une centaine de salariés, un peu plus de 14 000 clients et un peu plus de 28 M d’€ de chiffre d’affaire.
Dans une période plutôt morose quant à la vie, voire la survie des entreprises de main d’œuvre, la Sadel poursuit son développement.
C’est ainsi qu’en fin d’année, elle pourra présenter à ses clients actuels et futurs un nouveau site internet plus moderne et convivial. Au cours de l’année prochaine, elle disposera d’un outil informatique performant pour son activité « vente par correspondance ». Enfin, elle est à la recherche d’un local plus spacieux pour accueillir son centre de préparation des commandes actuellement basé à St Barthélémy d’Anjou.
Tout à l’heure, je disais que Monsieur Charleux serait fier de voir comment « sa » coopérative s’est développée en un demi siècle.
Mais je crois qu’il serait fier aussi de constater que la Sadel est restée fidèle aux engagements de ses fondateurs.
Fidèle au développement de l’École publique en aidant matériellement l’ouverture d’École publique dans les communes qui en sont dépourvues. Et il y a du potentiel, puisqu’à ce jour, il reste encore dans le Maine-et-Loire de nombreuses communes sans École publique !
Fidèle aussi à la promotion de l’éducation populaire par l’aide qu’elle apporte à la Fédération des Œuvres Laïques du département.
Fidèle encore quand elle promeut le quatrième pilier de la République, à savoir la laïcité, la vraie, pas celle assortie de qualificatifs aussi dangereux qu’imprécis préconisée, entre autres, par le premier responsable de l’Etat.
Laïcité qui est naturellement au cœur du rassemblement associatif, mutualiste et coopératif.
La République se reconnaît dans l’instituteur, pas dans le prêtre, le pasteur, le rabbin ou l’imam ; les cinq peuvent avoir de hautes valeurs philosophiques et spirituelles, seul le premier détient une mission républicaine.
Fidèle toujours quand elle s’affirme et se comporte en entreprise de l’Economie Sociale.
Fidèle enfin quand les organisations fondatrices siègent es-qualité au Conseil d’Administration.
Alors que, dans de grandes entreprises privées, les dirigeants profitent de revenus insolents, la SADEL s’appuie sur l’engagement bénévole de ses administrateurs élus parmi ses sociétaires, dont certains sont employés de l’entreprise.
La vitalité de notre coopérative démontre, s’il en était besoin qu’il existe une alternative au secteur marchand lucratif.
Chez nous, une seule ligne de conduite :
– les meilleurs produits au meilleur prix
– un engagement de nos fournisseurs sur des principes éthiques de fabrication
– la meilleure considération économique possible pour nos salariés
– le soutien sans faille aux projets éducatifs et culturels
– la réaffirmation des principes coopératifs, à savoir :
Même si notre coopérative doit répondre aux règles du marché en déclinant croissance et productivité, il nous est primordial de toujours cultiver les valeurs de solidarité et d’humanité et les promouvoir auprès de nos clients.
Dans un environnement, où l’être humain est de plus en plus considéré comme variable d’ajustement, ce n’est pas faire preuve d’angélisme ou d’idéalisme que croire au développement et à la place de l’économie sociale.
En conclusion, je veux, au nom du Conseil d’Administration adresser de vifs remerciements à l’ensemble des personnels de la Sadel. Durant toutes ces années (plus d’un demi-siècle tout de même) leur travail a été et est le seul véritable créateur de richesse durable.
Enfin, j’adresse une mention spéciale aux deux directeurs généraux ; l’actuel, Patrice Moysan et le précédent Claude Ménard. Leur clairvoyance et leur opiniâtreté leur ont fait tenir fermement la barre. En bons ligériens, ils ont su contourner les écueils, éviter les bancs de sable et, tout naturellement, faire évoluer la Sadel du frêle futreau à la solide toue cabanée !
Bon vent à la SADEL !!!
Je vous remercie de votre attention.
Etienne BREMOND,
Président de la SADEL