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La FSU-SNUipp interpelle la directrice académique

La CAPD du 4 février a été l'occasion pour la FSU-SNUipp d'interpeler la DASEN sur l'actualité du quotidien professionnel : recours, santé et conditions de travail, manque de reconnaissance, nouveaux programmes, liberté pédagogique...

Publié le 04-02-2025 - MAJ il y a 2 mois

Madame l’Inspectrice d’Académie,
Mesdames et Messieurs les membres de la CAPD,

L’école et ses personnels sont mis à rude épreuve.
A l’Éducation Nationale, après six ministres successifs à la tête du ministère en un peu plus de deux ans, François Bayrou a décidé de nommer celle qui reste le symbole du déclenchement des 49.3 sous ce deuxième quinquennat d’Emmanuel Macron. Cette nomination a sonné comme une nouvelle provocation pour les personnels de l’Éducation Nationale. Il appartient au pouvoir de tenir compte de l’avertissement massif que lui ont adressé les personnels des écoles le 5 décembre. Nos collègues ont redit leur refus de cette politique d’austérité qui diminue le pouvoir d’achat, dégrade les conditions de travail et renforce les inégalités. Si la Ministre veut prendre à bras le corps la question de la santé et des conditions de travail, les leviers, pour les personnels du premier degré sont déjà connus : diminution du nombre d’élèves par classe, octroi de moyens pour l’inclusion, la médecine du travail, le respect des droits des personnels à muter, à exercer à temps partiel… autant de mesures qui nécessitent un autre budget ! Le manque d’attractivité persistant dans le métier mais également le décrochage salarial doivent alerter au plus haut sommet de l’État. L’annulation des suppressions de postes peut-elle faire l’économie d’une revalorisation des salaires ? Pour la FSU-SNUipp, la réponse est sans équivoque : non !

La CAPD qui nous réunit aujourd’hui concerne les recours PPCR.

Nous pouvons tous constater le peu de recours à traiter alors qu’un grand nombre de collègues nous font remonter une insatisfaction concernant leur appréciation. Pour nous, c’est un signe d’une grande lassitude et d’une certaine résignation dans notre profession vis-à-vis des conséquences de la loi de transformation de la fonction publique de 2019. Nous rappelons l’opposition de la profession aux finalités de cette Loi qui empêche le travail des représentants syndicaux par l’introduction d’une gestion managériale individualisée des carrières. Elle ne permet plus aucun contrôle des élus du personnel. Cette politique opaque est ressentie négativement : elle engendre de la déception et de la défiance chez les collègues. Cela accroît davantage le sentiment de ne pas être considéré dans son métier et de ne pas avoir soi-même droit à la bienveillance que nous appliquons aux élèves.

Il nous semble important de souligner ce que représente le rendez-vous de carrière aux yeux de nos collègues

  • Après les années sous pandémie où les enseignants ont été mis à rude épreuve, avec une revalorisation promise mais qui n’arrive jamais, recevoir comme commentaire à son rendez-vous de carrière un « satisfaisant  » est souvent perçu – dans l’acception professionnelle du mot - comme insatisfaisant, voire dévalorisant.
  • Comme l’appréciation conditionne l’avancement et donc la rémunération, dans le contexte d’inflation que nous connaissons, elle est aussi attendue par les collègues comme un moyen d’avancer plus vite et d’espérer surmonter des difficultés financières entretenues par le refus de réouverture des négociations salariales.
  • Enfin, ces avis ont un impact sur le mouvement avec le choix fait par l’administration d’une grille de points correspondant à l’échelon en remplaçant de l’AGS.
  • Triple impact donc pour les collègues.

Depuis toujours, la FSU-SNUipp revendique la déconnexion du rendez-vous de carrière et de l’avancement. L’avancement doit se faire au même rythme, le plus rapide, pour tous. Le fait que la classe exceptionnelle devienne à présent le « fait du prince » est un scandale de plus : aucune équité, aucun barème, aucune transparence, aucune contestation possible.

Le rendez-vous de carrière doit rester un temps d’échange professionnel entre l’agent et son responsable hiérarchique, inscrit dans une perspective formative. Régulièrement, des collègues reçoivent des rappels à l’ordre à propos des méthodes utilisées qui sont autant d’atteintes à leur liberté pédagogique. Rappelons que les programmes sont les seuls documents obligatoires pour préparer la classe. Les différents guides ne sont que des outils sur lesquels les enseignants peuvent s’appuyer mais rien ne les y contraint. Le nouveau législateur l’a bien compris et tente de calfeutrer ce qu’il identifie comme étant une faille. En effet, les nouveaux programmes 2025 tendent à caporaliser les gestes professionnels des professeurs des écoles. Ces nouveaux textes se détournent de la philosophie historique des programmes. Ils sont devenus une série de prescriptions, d’objectifs et de méthodes, décorrélées de la réalité de la classe, des rythmes d’apprentissages différents d’un élève à un autre. Ils rompent avec la notion de cycle avec dorénavant des attendus de fin de classe, voire de période ! Ils remettent en cause les résultats de la recherche en didactique et en pédagogie, et nient l’expertise des enseignants, mettant en danger notre spécificité de concepteur, créateur de savoirs.

La FSU-SNUipp revendique une tout autre politique de gestion des droits des personnels pour l’école publique.

En effet, la santé des personnels ne cesse de se dégrader et la hiérarchie, pourtant si prompte à se doter d’indicateurs pour imposer le contrôle des gestes professionnels des professeurs des écoles, n’apporte que trop peu de réponses aux indicateurs alarmants sur la question de la santé de ses personnels. L’augmentation des arrêts maladie imputables au service, l’accroissement des demandes de temps partiels thérapeutiques, l’explosion du nombre de fiches RSST (notamment caractérisées en Risques Psycho-Sociaux), le nombre important de démissions et de ruptures conventionnelles dans l’Éducation Nationale doit alerter. Représentants des personnels, nous accompagnons trop de collègues en souffrance et nous connaissons les motifs de celle-ci : pressions, injonctions abusives et/ou contradictoires, non remplacement, surcharge de travail, non respect des notifications MDA, tensions dans les équipes, situations difficiles dans les écoles avec les élèves et les parents d’élèves..., conduisent à une perte de sens du métier.

Dans de telles conditions, nous craignons que les droits des personnels soient davantage encore attaqués. Temps partiels, disponibilités, allègements de service, mobilité, autorisations d’absence, ce sont autant de droits à préserver. Si à votre niveau, vous ne pouvez pas prendre, Madame l’Inspectrice d’Académie, la décision d’augmenter nos traitements pour infléchir la crise du recrutement, vous avez le pouvoir d’agir sur nos conditions de travail, notamment du point de vue des risques psycho-sociaux. C’est un point de vigilance important, que nous aurons à traiter dans les CAPD à suivre cette année.

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