Petit rappel historique :
Aux États-Unis, au cours de leur congrès de 1884, les syndicats américains se donnent deux ans pour imposer aux patrons une limitation de la journée de travail à huit heures. Ils choisissent de débuter leur action le 1er mai.
C’est ainsi que le 1er mai 1886, la pression syndicale permet à environ 200 000 travailleurs d’obtenir la journée de huit heures. D’autres travailleurs, dont les patrons n’ont pas accepté cette revendication, entament une grève générale. Ils sont environ 340 000 dans tout le pays.
Le 3 mai 1886, une manifestation fait trois morts parmi les grévistes, à Chicago. Le lendemain a lieu une marche de protestation et dans la soirée, tandis que la manifestation se disperse, une bombe explose devant les forces de l’ordre. Elle fait un mort dans les rangs de la police. Sept autres policiers sont tués dans la bagarre qui s’ensuit. À la suite de cet attentat, cinq syndicalistes anarchistes sont condamnés à mort : quatre seront pendus, trois autres sont condamnés à perpétuité, le dernier se suicide dans sa cellule.
En 1893, la révision du procès reconnaît l’innocence des huit inculpés ainsi que la machination policière et judiciaire mise en place pour criminaliser et briser le mouvement anarchiste et plus largement le mouvement ouvrier naissant.
Trois ans plus tard, la IIe Internationale socialiste se réunit à Paris et décide le 20 juillet 1889 de faire de chaque 1er mai une journée de manifestation avec pour objectif la réduction de la journée de travail à huit heures (soit 48 heures hebdomadaires, le dimanche seul étant chômé).
Le 1er mai 1890, l’événement est ainsi célébré dans la plupart des pays. Le 1er mai 1891, à Fourmies, dans le Nord, en France, la manifestation tourne au drame : la police tire sur les ouvriers et fait neuf morts. À la suite de ce nouveau drame, le 1er Mai devient la journée internationale de lutte des travailleurs du monde entier.
Réagir à la provocation du candidat Sarkozy :
Le SNUipp et la FSU considèrent que les tentatives de récupération de cette journée par le candidat Sarkozy sont indécentes. Depuis quand Nicolas Sarkozy est-il le défenseur des travailleurs ? Au cours de son quinquenat, il aura été le "vrai" fossoyeur des acquis sociaux, des services publics et des statuts. Quand il déclare vouloir faire du premier mai 2012 la fête du "vrai" travail, il cherche à stigmatiser ceux qui sont privés d’emploi et considérés par l’UMP comme des "assistés". Le monde du travail ne doit pas tolérer une telle provocation qui vise pour l’essentiel à récupérer les voix qui se sont portés sur la candidate du Front National.
Les politiques d’austérité ont creusé les inégalités, augmenté la pauvreté et appauvri les capacités des services publics à intervenir. La FSU considère qu’une réelle rupture avec la politique actuelle est une nécessité et elle appelle à se mobiliser dans ce sens.
La réélection de Sarkozy ouvrirait la voie à de nouvelles régressions pour les salariés et renforcerait les attaques subies au long de son mandat. Mais quel que soit le résultat final des élections présidentielles, il ne doit pas y avoir de trêve syndicale. La crise de la dette sert de prétexte à la mise en place de politiques d’austérité qui mettent à mal l’emploi, les salaires et les services publics. Mais cette dette, les salariés n’en sont en rien responsables. C’est à ceux qui l’ont faite, spéculateurs et banquiers, de la payer, pas aux salariés.
Il sera indispensable dans les semaines et les mois qui viennent de porter haut et fort toutes nos revendications. C’est pourquoi la FSU appelle à faire de ce 1er mai une journée massive de mobilisation unitaire. Elle appelle tous les enseignants à participer massivement aux manifestations organisées ce jour-là par les syndicats CGT, CFDT, FSU, Solidaires, Unsa.