La Fédération des oeuvres laïques a vu le jour en 1937. Dimanche, plus de 400 personnes ont soufflé ses bougies, lors d’un banquet républicain...

Malgré son âge avancé, son esprit militant est toujours aussi vif. « La Fol poursuit son combat autour de la laïcité et de la défense de l’école publique. » Jack Proult, 66 ans, ancien enseignant, préside à sa destinée, depuis vingt-trois ans. Un président infatigable, un homme de convictions.

Dimanche, à Mûrs-Erigné, entouré des siens, militants et sympathisants, vieux et jeunes, au service de l’éducation populaire et permanente, il a rappelé les idéaux légués : « Indépendance laïque, défense du service public, attachement au mouvement associatif et ouverture aux autres. »

– Pourquoi et comment les fédérations se sont créées ?

Tout débute avec la naissance de la Ligue de l’enseignement en 1866. Son but : promouvoir l’école du peuple avant les lois laïques de Jules Ferry. Alors, rapidement, autour de la Ligue, des associations se sont constituées. A partir de 1930, elles décident de se regrouper en fédérations, pour peser encore plus. Au départ, leurs présidents étaient souvent des inspecteurs d’académie, des inspecteurs du primaire, puis ensuite des parents d’élèves.

– Quels ont été les grands combats des Fol ?

Il y en a surtout deux, étroitement liés : la défense de l’école publique et l’éducation permanente. Pour la première, d’énormes manifestations ont eu lieu contre les crédits Baranger qui attribuaient les premières aides à l’enseignement catholique. Ensuite, en 1959, contre la loi Debré...

En complément de l’école publique, de l’enseignement primaire obligatoire, les militants ont jugé bon d’élargir en ouvrant des animations, théâtre, loisirs... Une sorte de continuité aux savoirs pour permettre aux jeunes de devenir des citoyens plus éclairés.

– Aujourd’hui, la Fol du Maine-et-Loire fait preuve d’initiatives, brasse plus d’idées ?

Nous sommes des agitateurs sur l’école, l’économie, le social, la politique... Notre journal L’Anjou laïque (1 100 exemplaires) est de tous les débats. C’est un support au débat laïque que nous voulons permanent et ouvert. Au-delà du mouvement d’idées, la Fol est devenue un mouvement d’économie sociale. En tant qu’oeuvre complémentaire de l’enseignement public, nous travaillons avec les collectivités territoriales et les services de l’État. La Fol 49, c’est 10 300 adhérents, 300 associations au service de l’éducation populaire, des activités sportives à l’école (Usep), celles en direction des adultes (Ufolep).

– La promotion de l’école de la République reste votre fil rouge ?

Au sein du collectif Vigilance laïcité, nous défendons une école gratuite et obligatoire. Nos batailles s’adressent aussi aux particularismes religieux et culturels, qui ne doivent jamais prévaloir sur la citoyenneté.

Propos recueillis par Yves LAUNAY (Ouest-France)