L’impréparation totale, l’improvisation permanente : STOP !
Notre analyse, nos outils...
La gestion de la crise par le ministre est une incurie. Le protocole sanitaire "renforcé" est un mensonge supplémentaire !
La crise pandémique que nous connaissons depuis février dernier met à jour les conséquences désastreuses des politiques menées en France en matière d’éducation nationale depuis de nombreuses années. Blanquer parachève, depuis son arrivée au ministère en 2017, une entreprise délétère avec davantage de mépris et de verticalité (injonctions, mise au pas, autoritarisme, management, évaluation par les résultats...).
Comble de sa morgue, il reste sourd aux revendications des personnels (conditions de travail, santé, revalorisation, reconnaissance) sans pour autant oublier d’occuper à l’envi les plateaux de télévision et privilégier une communication pour et par les médias.
Cette surexposition sur la scène médiatique (trop souvent complaisante) dissimule mal l’impréparation et l’incompétence ministérielles. Jean-Michel Blanquer poursuit ainsi sa politique - sans qu’aucun journaliste ne lui apporte une contradiction sérieuse - d’annonces cache-misère : rappelons-nous la rentrée de septembre en chanson qui s’est déroulée " dans la joie " ! Rappelons-nous sa fanfaronnade à clamer que " tout est prêt " quand aucun recrutement supplémentaire n’est programmé, quand le protocole sanitaire est allégé dans les écoles alors que la circulation virale explose ou quand on prétend - a contrario des observations scientifiques - que les enfants ne sont pas contaminants !
La forfanterie ministérielle a assez duré !
Parce qu’elle constitue un mensonge porté au plus haut niveau de l’Etat.
Parce qu’elle est avant tout une injure à l’égard des personnels envoyés "en première ligne" comme les soignants.
Parce qu’elle est l’exact contraire des revendications que nous portons depuis des années :
Nous alertons depuis des années sur la situation exsangue des services publics, et plus particulièrement de l’École.
Face à un ministre de l’éducation qui reste donc sourd à nos demandes, aveugle face à l’état de fatigue et d’exaspération de la profession, lamentable dans son volte face de dernière minute concernant une rentrée décalée, et dans le déni de la réalité de la contamination, le SNUipp-FSU prend ses responsabilités et propose des possibilités d’action. Une alerte sociale nationale est d’ores et déjà déposée. Le SNUipp avec la FSU travaillent à un cadre unitaire le plus large possible (communiqué commun du 30/10).
Sur le plan départemental, nous vous proposons pour chacun des point suivants, des outils pour signaler, faire remonter les réalités du terrain. Nous vous tiendrons bien évidemment informés de toutes autres modalités d’action qui seront décidées. Consultez régulièrement nos supports d’informations (notre site, facebook, instagram, twitter)
Mis en ligne sur le site du Ministère de l’Éducation Nationale le vendredi 30 octobre, le nouveau protocole est censé entrer en vigueur dès le lundi 2 novembre.
Les enseignants ont donc en tout et pour tout 72h pour en prendre connaissance et organiser son application concrète dans chaque école au vu des locaux, des effectifs et des répartitions, des moyens mis à disposition par les communes…. 72h sur temps de vacances et de week-end… Un scénario signe d’un incontestable manque d’anticipation.
« Renforcé » : le mot est à l’évidence inapproprié car si les exigences de nettoyage sont revues à la hausse, les mesures de limitation du brassage des groupes d’élèves sont reconduites ainsi que le respect des gestes barrière. Mais aucun moyen supplémentaire ne permet l’application de « la distanciation physique d’au moins un mètre » puisque tous les élèves seront accueillis comme à l’ordinaire, en groupe classe complet, dans des locaux qui ne se seront pas agrandis pendant les vacances d’octobre…
« La » nouveauté est le port du masque rendu obligatoire pour les élèves à partir du CP. Le gouvernement qui répète à l’envi que les enfants sont peu voire pas contaminants (faisant ainsi fi des récentes études internationales) prend tout de même cette mesure en la présentant comme « protégeant nos enseignants » (J. Castex, 29/10/20).
Des collègues nous ont d’ores et déjà interpellés sur les difficultés liés au port du masque pour des élèves de CP lorsqu’il s’agit d’une classe de GS-CP par exemple (avec si l’on suit le protocole, la moitié d’une classe masquée et l’autre non…), ou liées à l’apprentissage de la lecture. Nous allons relayer ces questionnements auprès du DASEN, et vous invitons à le faire auprès de vos IENs (et à nous mettre systématiquement en copie au snu49@snuipp.fr) et à nous communiquer les réponses qui vous seront faites.
Dans ce contexte sanitaire, le Registre Santé et Sécurité au Travail (RSST) est l’outil le plus adapté pour informer la hiérarchie directe (IEN) d’une difficulté rencontrée, et solliciter une réponse rapide. Nous invitons les collègues à s’en saisir.
Avant le départ en vacances, nous avions condamné l’usage des masques DIM toxiques et finalement obtenu leur non-renouvellement.
Aujourd’hui, les écoles restent en attente de la livraison du stock de masques nécessaires pour cette seconde période. Le SNUipp-FSU49 a écrit ce jeudi 29 octobre au DASEN pour rappeler l’obligation faite à l’employeur de fournir aux enseignants les masques, à défaut desquels chaque collègue serait fondé à ne pas reprendre son service lundi matin.
Force est de constater que depuis notre courrier, les choses s’accélèrent : les dernières informations données par les IENs évoquent une livraison récente dans les circonscriptions, et un dépôt dans les écoles (ou point relais ?) lundi matin.
Pour le SNUipp-FSU49, les masques fournis par l’employeur devront être disponibles dès lundi matin sur nos lieux de travail : dans les écoles.
En cas de non livraison, nous invitons tous les collègues à signaler ce manquement :
– en nous contactant afin de prendre ensemble les mesures qui conviendront
– en remplissant une fiche RSST en ligne. Celle-ci sera automatiquement transmise à l’IEN qui devra apporter une réponse sous les plus brefs délais.
Quels sont les critères de vulnérabilité ?
Les critères de vulnérabilité permettant d’identifier les salariés présentant un risque de développer une forme grave d’infection au virus de Covid-19 sont à nouveau ceux précisés dans le décret du 5 mai 2020. Le Conseil d’État a suspendu les dispositions du décret du 29 août 2020 qui avait restreint ces critères permettant aux salariés de bénéficier du chômage partiel. Une décision a été rendue le 15 octobre 2020 par le juge des référés.
Les anciennes dispositions s’appliquent à nouveau. Vous êtes donc considéré comme vulnérable si vous vous trouvez dans l’une des situations suivantes https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A14380
Dans l’attente des précisions administratives, nous invitons les collègues concernés à fournir à son IEN un certificat d’isolement établi par un médecin.
Nous signaler toute situation de difficulté.
Mi-octobre, la situation du remplacement dans le département était déjà catastrophique. Dans cette phase de pic épidémique, les problèmes de non-remplacement vont évidemment se multiplier. La question de l’accueil des élèves dont l’enseignant serait absent va devoir se considérer à l’aune du respect du protocole sanitaire et de la limitation du brassage des groupes d’élèves. Nous questionnerons à ce sujet le DASEN.
Il est essentiel que les enseignants en arrêt ou placés en isolement soient déculpabilisés de leurs absences, et que les autres classes de l’école puissent continuer à fonctionner dans les conditions, déjà difficiles que nous connaissons, sans y ajouter le surnombre engendré par la répartition de nouveaux élèves.
Dans ces conditions, le SNUipp-FSU 49 réactive ses consignes syndicales :
– en cas d’absence imprévue, demander oralement aux familles de garder autant que possible leurs enfants après la première journée de non-remplacement
– en cas d’absence prévue , si la veille à 12h, il n’y a pas d’affectation de remplaçant connue, inviter oralement les familles à garder les enfants.
Dans tous les cas :
– noter dans le Registre Santé et Sécurité au Travail (RSST) tout non-remplacement (la date, x classes de x élèves en situation de non remplacement répartis dans les autres classes).
– informez-nous de toute pression éventuelle et de tout non remplacement (voir notre alerte en ligne)
De nombreux conseils d’école sont prévus à cette rentrée. Doivent-ils se tenir dans le cadre du contexte sanitaire et de confinement ? A cette heure, nous n’avons pas d’information de l’administration, notamment concernant les dispositions légales en matière de déplacement pour les parents d’élèves élus.
A nos yeux, les directrices et directeurs ayant la responsabilité de convocation et d’organisation des conseils d’école, sont en droit de sursoir, d’organiser sous des modalités différentes (à distance) en fonction de la réalité de leur école (impossibilité de respecter la distanciation sociale en fonction du nombre de participants...).
Nous interrogeons l’administration académique afin qu’elle précise les modalités en la matière.
Comme nous l’avions fait en juin et septembre dernier, nous réactivons notre enquête (CHSCT santé et sécurité) Signalement cas COVID : formulaire en ligne
Cette dernière est réactualisée.
Dès lors qu’un adulte de l’école est contaminé, nous vous invitons à nous en informer par l’intermédiaire de cette enquête. Idem pour la situation de contamination de 3 élèves dans une même classe.
Cet outil est indispensable : il nous a permis en septembre dernier de révéler la situation réelle face à une administration encline à la politique de l’autruche !