Salle des profs d’un collège. Sur la table, une feuille de pétition est à la portée de tous les yeux.
La veille, une mère de famille rentre chez elle. Elle voit une enveloppe à son nom. Elle l’ouvre puis voit une affichette :
Derrière, une invitation à signer la pétition et à renvoyer accompagné d’un chèque pour soutenir l’association. Elle hésite. Puis se rappelle que son fils ne connait toujours pas sa table des 9. En 5ème ! Elle va chercher son chéquier.
Le 13 avril 2011, dans un autre foyer, un père de famille zappe frénétiquement sur la TNT et tombe sur France ô, une chaîne qu’il ne regarde jamais. Mais ce jour-là, une jeune femme l’interpelle en parlant des violences à l’école. Jamais il n’avait pensé que la situation était si grave. Demain, c’est sur, il en parlera aux autres parents d’élèves lors de la réunion préparatoire pour la fête de l’école.
Toutes ces anecdotes ressemblent à des bouts de vie, piochées ici ou là. Pourtant, elles sont toutes liées. Liées à une association : SOS Education. Créée en novembre 2001, sous la houlette de Sylvain Marbach et Domitille Létondo, elle n’en finit plus de s’inviter partout, dans vos boîtes au lettres, dans les manifestations, sur les plateaux de télévision, et même dans le bureau du Ministre de l’Education. Une omniprésence qui dérange. Beaucoup ont mené l’enquête : de Libération au Monde. On dit beaucoup de choses, on en soupçonne encore davantage. Pourtant, le seul mot qui revient, enquête après enquête, c’est « nébuleuse ». Difficile de savoir qui se cache derrière cette association, qui se revendique comme apolitique mais qui, dans les débats, est loin de n’avoir aucun avis sur la politique à mener. Nul besoin de faire de l’investigation sur les relations politico-philosophiques qu’entretiennent les cadres de SOS Education ou de se prêter aux suspicions sur la manne financière qui lui permet d’opérer avec une telle ampleur. Pour analyser le phénomène, il suffit de s’en tenir aux déclarations, aux revendications, aux méthodes employées. Histoire d’en avoir le cœur net.
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– source : NouvelObservateur (le Plus)